
Le 1er juillet 1940, dans un contexte d’effondrement militaire et institutionnel, le général de Gaulle prend une décision structurante : doter la France libre d’une capacité autonome de renseignement. C’est la naissance, à Londres, du 2e Bureau des services secrets de la France libre, dont les premières missions visaient à recueillir, analyser et transmettre du renseignement stratégique aux Alliés, tout en soutenant les réseaux de résistance intérieure.
Ce service, précurseur des structures actuelles du renseignement français, a instauré les fondations d’une doctrine offensive et autonome. Ces agents, engagés dans la clandestinité et au péril de leur vie, ont œuvré dans un cadre précaire, mais avec une exigence opérationnelle élevée. Derrière les noms oubliés de ces compagnons se cachent des femmes et des hommes d’une audace extraordinaire : des télégraphistes clandestins opérant dans des chambres d’hôtel, des officiers renseignant Londres depuis Alger, Brazzaville ou Damas, et des pionniers du renseignement humain, technique et militaire.
L'insigne des Forces françaises libres (FFL) portant le numéro 1 appartient à André Dewavrin, alias "Passy", polytechnicien et officier du génie. En juillet 1940, il rejoint le général de Gaulle à Londres et crée le 2e Bureau de l'état-major des FFL. Malgré des ressources limitées, il développe les services secrets de la France libre, qui évoluent en Service de renseignement (SR), puis en Bureau central de renseignement et d’action (BCRA). Ce dernier devient un outil militaire et politique essentiel entre la France libre et la résistance intérieure. L'insigne numéro 1 symbolise cette période de notre histoire.